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27 décembre 2007 4 27 /12 /décembre /2007 19:53
 
La philosophie, une école de la liberté 

« La philosophie doit toujours être une autocritique de notre culture. Lorsque la critique est dirigée vers l’extérieur, lorsqu’elle est utilisée pour opposer notre culture et notre ethos
à ceux des autres - quels que soient ces autres -, alors elle cesse d’être un instrument d’ouverture critique pour devenir un moyen de retranchement culturel et un étai pour toutes sortes d’autoritarisme et de fanatisme. »
(Chapitre II. La philosophie à l’âge du questionnement) 
 
« L’éducation philosophique est toujours une critique des cultures. Lorsqu’elle veut être au service de la liberté, elle ne se propose pas de remplacer des contenus éthiques, culturels ou politiques par d’autres de la même nature, mais forme à une critique serrée et radicale de tout corpus clos de croyances, de préceptes ou dedogmes. Lorsque l’éducation philosophique se réduit à un endoctrinement éthique,elle trahit alors sa fonction libératrice. C’est pourquoi l’enseignement de la philosophie reste le champ décisif d’une bataille entre savoir formel, avec la moralité libre et ouverte qui l’accompagne, et savoir dogmatique assorti de moralisme autoritaire. »
(Chapitre III. La philosophie dans le champ universitaire) 
Extrait du rapport de l’Unesco : La philosophie, une école de la liberté :
http://unesdoc.unesco.org/images/0015/001536/153601F.pdf
 
page 163, encadré 41 la philo en Algérie :
… Mais rapidement, un réel blocage s’effectua chez plusieurs enseignants, qui se refusèrent ou ne réussirent pas à rentrer dans la partie. Certains tentèrent en dépit des règles du jeu d’imposer un discours fort et musclé, empli de passion, d’autres quittèrent la salle, frustrés et en colères de voir leur parole dépossédée d’un statut d’autorité à priori. Plus tard, lors de discussions informelles dans d’autres lieux, si en dépit de leur surprise initiale face aux modalités de fonctionnement, plusieurs personnes exprimèrent leur intérêt pour ce genre de pratique. Une explication assez intéressante me fut offerte quant à l’opposition de principe que j’avais rencontrée. « Vous ne comprenez pas la situation et l’urgence qu’il y a ! » me fut-il dit. Urgence ! Le mot était lâché, le mot qui crée le drame, l’urgence qui ne laisse plus à la pensée le temps de s’exprimer, pas même celui de respirer. Il ne peut que s’imposer, brutalement, parce que les « circonstances » l’exigent. Certes dans un pays en crise, l’urgence existe. Mais si l’urgence était désormais d’abandonner l’urgence ? Car les urgences de toute nature, même si elles s’opposent, et parce qu’elles s’opposent, nourrissent et entretiennent allégrement le même brasier (…).

Extrait du rapport de l’Unesco : La philosophie, une école de la liberté, 
 
http://unesdoc.unesco.org/images/0015/001536/153601F.pdf


Arrêter le flot des mots pour entendre la parole (des autres et la sienne) !
Arrêter l'urgence!
Rien n'est plus insoutenable, inhumain, que de prendre conscience de mes paroles !
Apprendre à philosopher, c'est apprendre à écouter la parole, au risque de perdre l'illusion de mon image !
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